WES et WMS : 6 pièges à éviter pour réussir l’intégration en entrepôt

WMS et WES : 6 pièges à éviter pour réussir l’intégration dans l’entrepôt

2 août, 2024


Enregistrement des nouveaux produits, pesage des colis, exécution et envoi des commandes, génération des factures… Les entrepôts exploitent un large éventail de logiciels. Et quand il s’agit d’ajouter un WMS (Warehouse Management System) et de l’intégrer à WES (Warehouse Execution System) pour gérer, fluidifier et optimiser le tout, on ne peut pas le faire n’importe comment. Panorama de quelques bonnes mauvaises idées à ne surtout pas suivre avec Loïc Bourdon, Software Integration Manager chez Exotec.

Partir d’une page blanche

Loïc Bourdon – En effet, il n’est vraiment pas nécessaire d’inventer la roue à chaque fois que l’on veut intégrer un WMS (Warehouse Management Software) dans un entrepôt. Le réflexe des intégrateurs, souvent, est de vouloir partir d’une page blanche en concevant un WES (Warehouse Execution System) ad hoc, répondant aux besoins d’un projet spécifique. Le problème, c’est qu’il faut dans cette situation définir les fonctionnalités, se mettre d’accord sur chacune d’entre elles et créer un système qui s’apparente à un prototype. Bien que cela puisse être tentant, c’est le risque de s’engager dans des projets chronophages et délicats, car il faut assurer l’interfaçage avec tous les systèmes concurrents que l’on retrouve dans les entrepôts et qui, souvent, ne parlent pas le même langage.

La meilleure pratique (N.D.L.R. : celle adoptée par Exotec) consiste à partir d’une solution standard existante qui peut s’adapter en fonction des spécificités du projet de WES. À la clé, un gain de temps précieux avec un système de contrôle des entrepôts directement connecté aux machines de l’entrepôt. 
Prenons, par exemple, l’intégration d’un WMS avec le WES Deepsky (Warehouse Execution System).

Deepsky dispose d’une interface de programmation API éprouvée, développée à partir des connaissances d’Exotec sur l’ensemble des WMS du marché et grâce aux nombreux retours d’expérience logistiques des sites que nous opérons, et dont nous monitorons le fonctionnement. Ce système d’exécution d’entrepôt permet, en standard, d’intégrer la majorité des problématiques rencontrées dans les entrepôts, pour tirer le maximum du potentiel des machines. En particulier, les données collectées sont exploitées pour prioriser les actions selon le contexte et les contraintes spécifiques de chaque client, assurant ainsi une intégration optimisée et performante. Toutes les conditions pour une intégration réussie.

Négliger le mode d’emploi du WMS

Loïc Bourdon – Puisque les logiciels sont nombreux dans les entrepôts, une bonne boussole n’est pas inutile. Cela passe par l’élaboration d’une documentation claire et exhaustive qui décrit les spécifications de la solution d’entrepôt, qui présente les fonctionnalités logistiques qu’elle offre telles que l’approvisionnement et le réapprovisionnement, le picking ou encore les entrées de bacs et qui regroupe les protocoles d’échange de messages entre les machines, le WES et le WMS. 

Ce « mode d’emploi » décrivant les problématiques logistiques classiques est transmis en amont de l’intégration du WMS. Il est complété par la rédaction d’une documentation fonctionnelle sur mesure, qui décrit les divers échanges de messages entre le WES et le WMS, afin de répondre aux besoins spécifiques du client. Cela permet d’affiner la documentation standard et de préciser les enjeux de communication entre les différents logiciels dans l’entrepôt.

Cette documentation complète, systématiquement remise au client, doit faire l’objet d’explications. Pour bien intégrer le WMS, il est crucial de bien comprendre les règles de gestion de l’entrepôt et d’appréhender comment le système va les traiter. À cette étape, nous organisons des ateliers thématiques, pour que chaque métier de l’entrepôt saisisse bien tous les détails sur l’interfaçage entre le WMS et le WES. Ces échanges, dans le cadre des ateliers, permettent aussi de définir les règles du WMS propres aux métiers. Pour cela, il s’agit de collecter les besoins spécifiques auprès de chaque équipe concernée dans l’entrepôt : cybersécurité, IT, transitique (autrement dit les systèmes de convoyage), opérations… Des besoins personnalisés qu’il faut clarifier dès le début du projet pour une bonne intégration au moment de l’interfaçage entre le WES et le WMS. Intégrer un WMS standard, une bonne idée de départ, ne saurait donc se passer d’une couche de personnalisation.

Dire oui à tous les développements logiciels possibles

Loïc BourdonSi la solution standard peut intégrer des fonctionnalités spécifiques pour répondre aux besoins du projet, certaines fonctionnalités du WMS ne sont pas nativement compatibles avec le WES. Dans ce cas, de nouvelles programmations doivent alors être envisagées… À condition, évidemment, que le jeu en vaille la chandelle. Chaque nouvelle automatisation impose des codages supplémentaires. Il convient donc d’observer si le système répond bien aux besoins attendus et d’évaluer le rapport coût/bénéfice de ces nouveaux développements avant de se lancer. 

Si les coûts de création, de mise à jour et de maintenance d’un nouvel algorithme sont disproportionnés par rapport aux besoins du client, l’intérêt n’est pas au rendez-vous. Il est parfois plus sage de ne pas tout automatiser. Prenons un exemple : fréquemment, les clients demandent de synchroniser le picking avec le réapprovisionnement. Dans ce cas, on doit coordonner le plus finement possible le WMS et les équipements. Nous ne le conseillons pas, car c’est long, complexe et coûteux et souvent sans réelle valeur ajoutée au regard de la performance globale des opérations de l’entrepôt. Il est préférable de ne pas voir trop grand et de s’en tenir aux besoins stricts du projet.

Se laisser imposer des machines par le logiciel du WMS

Loïc Bourdon – L’intégration du système WMS doit être planifiée dès le début afin de garantir la compatibilité avec les différents équipements (balance, tunnel RFID…) et leurs logiciels. En se mettant d’accord en amont sur le protocole de communication à utiliser, cela permet à l’entreprise d’être libre dans le choix des machines, qui peut alors se faire en fonction de critères plus stratégiques comme la performance, la fiabilité, et tout simplement les besoins spécifiques du projet…

Brûler les étapes

Loïc BourdonRespecter chaque étape de l’intégration d’un WMS en entrepôt est fondamental. La première chose à faire : valider les choix techniques et de gestion des flux en amont, avant la mise en production du logiciel. Une étape clé qui permet de simuler les opérations d’entrepôt d’un bout à l’autre de la chaîne, de réaliser des tests et de détecter les problèmes avant la mise en production réelle, garantissant ainsi une intégration fluide entre le WMS et le WES dans l’entrepôt. C’est la condition sine qua non pour garantir la faisabilité de tout ce qui a été spécifié en phase d’étude.

Dans les cas où la transitique est particulièrement complexe, nous proposons effectivement une simulation en temps réel complète, afin de vérifier l’absence de goulets d’étranglement et de procéder si besoin à des optimisations. Nous pouvons par exemple procéder à des ajouts de stocks tampon à des endroits stratégiques de la chaîne logistique pour conserver une parfaite réactivité, ou encore faire évoluer l’algorithme pour que ces goulets d’étranglement ne remettent pas en cause la performance globale du système.

Deuxième étape incontournable du projet : les premiers tests d’intégration, une fois le développement informatique terminé. Ces tests, réalisés sur un serveur de préproduction, permettent de vérifier la bonne communication entre le WMS et les équipements avant la mise en production. Cette phase intermédiaire est essentielle pour détecter tout dysfonctionnement potentiel. Si des problèmes surviennent lors de la montée en puissance, des modifications peuvent être rapidement testées en préproduction et redéployées, assurant ainsi une correction rapide et une stabilité opérationnelle. Si vous brûlez des étapes dans l’intégration du WMS, vous risquez non seulement perdre du temps et de l’énergie, mais aussi de l’efficacité de votre système et de l’argent.

S’enfermer dans une méthodologie de projet

Loïc Bourdon – Il existe deux principales méthodologies pour guider le pilotage d’un projet logistique : le cycle en V et l’approche agile.

Le cycle en V est un mode de gestion de projet qui se caractérise par un flux d’activité descendant, de la conception à la réalisation du produit, suivi par un flux ascendant, de la réalisation à la validation de la qualité du produit. Concrètement, il consiste à étudier l’ensemble du projet, des besoins aux solutions avant d’entamer la réalisation et de finir avec des tests, pour vérifier que ce qui a été réalisé est bien conforme à ce qui avait été imaginé. Si cette méthode est reconnue pour sa rigueur, sa documentation détaillée et sa visibilité sur les délais, le cycle en V peut toutefois manquer de flexibilité et être difficile à ajuster en cas d’imprévu.

À l’inverse, l’approche agile place la demande du client et l’amélioration continue au cœur du projet. Elle favorise des tests précoces et réguliers pour permettre une coconstruction des fonctionnalités en tenant compte des retours des utilisateurs. Elle a été pensée pour s’adapter rapidement aux changements et aux imprévus. Néanmoins, elle peut brouiller la prévisibilité du projet.

Notre position est de concilier les deux méthodes d’intégration du WMS dans l’entrepôt, en combinant les avantages du cycle en V et de l’agilité. Ainsi, nous partageons avec le client un plan de tests rigoureux au fil de l’intégration du WMS, à l’issue de sa spécification globale. L’objectif est de garantir une transparence totale sur les méthodes et limiter les temps de validation du projet avant sa mise en production.

Vous l’aurez compris : l’intégration réussie d’un système de contrôle des entrepôts, c’est avant tout plus de performance, de simplicité, de fluidité et de robustesse. Un système de gestion des opérations d’entrepôt représente également un investissement conséquent qu’il ne faut pas risquer de gâcher. Ainsi, il est préférable de se faire accompagner par un intégrateur de solutions professionnel.
En tant que spécialiste de la fabrication de robots logistiques, ainsi que de leur intégration et de leur maintenance, Exotec est en bonne posture pour comprendre et mettre en place des protocoles d’échange efficients entre WMS et WES. Et toujours dans l’objectif, plus large, de faire gagner du temps, de la fiabilité et de l’efficacité aux entrepôts.

Contactez notre équipe pour en savoir plus sur la façon dont Exotec peut vous aider à réussir l’intégration de votre WMS et WES en entrepôt.

Share