Automne/Hiver, Printemps/Eté… Si elles restent toujours d’actualité, les grandes saisons météorologiques ne sont plus, et depuis longtemps, les seuls facteurs impactant la supply chain de l’habillement, marqué par une saisonnalité de plus en plus rapide, et surtout par une imprévisibilité grandissante. Dans cet article, il s’agit ici de s’interroger sur la gestion de ces temporalités changeantes dans le secteur de l’habillement, et ce qu’elle implique dans le day-to-day intralogistique.
Les saisons traditionnelles de l’habillement
A l’origine, les ventes en matière de mode s’organisaient en deux grandes saisons, à savoir Automne/Hiver et Printemps/Eté. Peu à peu, certains acteurs de la mode de l’habillement ont introduit dans leurs boutiques des collections inter-saisonnières chevauchant les deux premières (pre-fall, de mai à juin et resort/cruise d’octobre à novembre). Leur idée était alors de limiter un phénomène de “vide” dans les magasins entre les deux grandes collections et d’introduire de la variété auprès des consommateurs pour in fine booster leurs ventes.
En soldes
Ou comment gérer habilement la fin de stocks. Dès le XIXe siècle, les boutiques d’habillement et autres grands magasins introduisent la notion de soldes pour écouler les derniers articles, à prix réduit, et ainsi réduire leur stock en attendant le prochain renouvellement de collection. Elles sont ainsi définies dans le code de commerce français, en son article L-310-3 : “dans la pratique, des soldes d’hiver sont organisées fin janvier/début février et des soldes d’été généralement mi ou fin juillet jusqu’à la mi ou fin août.”
Aujourd’hui, il existe toujours deux grandes périodes de soldes, au début de l’année (Fin janvier-début février) et à la mi-année (Juillet-Août), avec bien évidemment des variantes selon les continents et les pays, ainsi que le positionnement et la clientèle des marques en eux-mêmes : Noël, Saint Valentin, rentrée scolaire, fête des mères…
Des schémas supply chain simples…
On repère donc déjà, dès l’origine de l’industrialisation de la production et de la distribution de l’habillement, une relative décorrélation entre les saisons réelles et les saisons de la mode, davantage imaginées pour encourager la consommation et assainir la gestion de stock. Néanmoins, la situation était à la base relativement claire. Dans des magasins d’habillement, les collections se renouvelaient sur une base fixe tous les 6 mois, et entre deux, des saisons intermédiaires prenaient le relais.
En termes d’achat de fournitures, de relations avec les sous-traitants, de gestion du stock et de la distribution, ce schéma-là était donc relativement simple à opérer. Il s’agissait d’anticiper au mieux la demande, de s’approvisionner en conséquence, et de livrer en temps et en heure. Dans les entrepôts, ces logiques saisonnières classiques, toujours vraies actuellement, impliquaient surtout d’être capables de gérer des produits d’habillement d’un volume restreint – car plus légers – en été, et plus important en hiver. Tout cela dans un espace de stockage constant quelle que soit la saison.
… Devenus de plus en plus complexes
En parallèle des soldes, et sous l’effet de la fast-fashion, des opérateurs du secteur commencent dès la fin du XXe siècle à intercaler des collections inter-saisons, pouvant aller jusqu’à plusieurs dizaines par an chez certaines marques dites de “fast-fashion”. Ces nouveaux modèles, où l’on pousse des articles beaucoup plus régulièrement aux consommateurs, nécessitent la mise sur pied de modèles de supply chain complexes, hautement efficaces et souvent sur-mesure pour servir les business models de ces entreprises. Cette logique de flux poussés implique dans les entrepôts des pics de réception avant la collection, et la nécessité de pouvoir gérer un assortiment des magasins ou centres de préparation de commande en masse. Ici le réassort se fait en général en 1 pour 1 : une fois que la pièce est poussée, les chances de la vendre plus de deux fois sont assez faibles.
Des tendances qui vont et viennent. Vite.
Au-delà de ces logiques saisonnières simples ou “augmentées”, et intégrées de longue date par la supply chain de l’habillement, les pics saisonniers de vente viennent désormais de plus en plus de facteurs extrinsèques, nécessitant une adaptabilité à toute épreuve, notamment dans leurs entrepôts : impact des fashion weeks, mise en avant d’une marque par une célébrité ou un influenceur ou tout simplement les tendances générées par des citoyens lambda bien stylés croisés dans la rue (“street style”).
Un entrepôt season-proof : check-list
Alors, si vous opérez ou projetez d’opérer un entrepôt d’habillement, quels sont les points clés à traiter pour assurer sa résistance aux évolutions et aux tendances, que celles-ci soient prévisibles… ou pas.
- Gérer l’incertitude. Sous l’effet des tendances, et malgré des analyses de plus en plus poussées, les plus grands acteurs du secteur ont parfois du mal à appréhender quand se manifestera un intérêt particulier pour un article donné. Dans votre entrepôt, cela signifie que tout article doit être rapidement accessible à vos opérateurs, à tout moment.
- Gérer le succès. Votre produit et votre marketing sont bons, vos vendeurs aussi, et vos commandes augmentent ? Ce n’est que justice, mais il ne faudrait pas que votre entrepôt logistique vous empêche de surfer sur la vague. La possibilité d’en augmenter rapidement le flux, voire le volume de stockage, à travers l’automatisation de tout ou partie de vos process, doit impérativement faire partie de votre stratégie supply chain.
- Gérer la rotation des stocks. Nous l’avons vu, les saisons passent désormais beaucoup plus vite qu’avant. Le temps de rotation de vos stocks, c’est-à-dire votre capacité à vider et remplir votre entrepôt en un temps record, est donc un facteur primordial à prendre en compte.
- Gérer l’omnicanalité. Ici, tout l’enjeu est de réussir à gérer des profils de commande (assortiment magasins en masse, réassort, préparation de commandes unitaires…) dans un même entrepôt et en réussissant à prendre en charge les spécificités de ces expéditions (livraison selon des séquences d’articles permettant un approvisionnement optimisé des magasins en fonction de leur plan d’implantation par exemple).
- Permettre l’intégration à des outils tiers. En fonction des profils de commande, encore une fois, des matériels spécifiques (convoyeurs, machines d’emballage spécifique…), devront être connectés à vos équipements existants ou à venir et pouvoir prendre en charge vos articles, grâce par exemple à un logiciel d’entrepôt performant.
- Gérer des emplacements multi-SKUs. Au fil des saisons, vos commandes peuvent être profilées selon des logiques de paquets ou de lots ? Il peut être intéressant de réussir à gérer des SKUs multiples au sein d’un même emplacement (bac ou carton), à condition d’être capable de les subdiviser pour faciliter la préparation de commande, et que vos articles soient suffisamment petits pour pouvoir être compartimentés.
- Gérer la RFID (Radio-Frequency Identification) et la NFC (Near Field Communication). Ce sont des petites révolutions technologiques en intralogistique qui permettent d’identifier la nature et la localisation d’un article pour la RFID ou la lecture électronique de références pour la NFC. Elles permettent surtout d’aller plus vite dans la gestion de vos stocks et la préparation de vos commandes ou encore le réassort. A condition que votre système intralogistique, de bout en bout, intègre parfaitement la prise en charge de ces technologies de plus en plus répandues, et cela de la préparation à l’expédition, en passant par un éventuel réapprovisionnement, notamment quand les tensions au niveau de ces différentes étapes se font de plus en plus fortes.
- Gérer la pénurie de main-d’œuvre. Mauvaise nouvelle pour vous et votre prochain pic d’activité : les humains veulent de moins en moins travailler dans les entrepôts. Votre main d’œuvre diminue, certes, mais vous pouvez limiter cette tendance en automatisant certains de vos process intralogistiques particulièrement demandeurs en ressources humaines et générateurs de souffrance au travail, comme le picking. Cela vous donnera de plus l’occasion d’affecter votre personnel à des tâches à plus forte satisfaction et génératrice de davantage de valeur ajoutée pour votre entreprise, comme la personnalisation des commandes, chose à laquelle les consommateurs sont de plus en plus attentifs.
- Libérer l’innovation. Dans la façon d’établir son forecast, dans ses systèmes d’information, en passant par les solutions d’automatisation, ou les innovations sociales. Nous y consacrons un article complet à l’innovation dans les entrepôts d’habillement ici.
Des solutions taillées pour l’habillement
Exotec conçoit, produit et maintient des solutions robotiques pour entrepôts, dans le monde entier. En particulier pour le secteur du prêt-à-porter et de la chaussure, qui représente près de 50 % de nos projets. Particulièrement adapté aux enjeux des entrepôts d’habillement, notre système Skypod® offre la performance, la réactivité et la flexibilité dont les opérateurs intralogistiques de ce secteur ont besoin.
Blog
-
19 novembre, 2024Sécurité en entrepôt automatisé : comment limiter les risques ?
-
19 novembre, 20245 actions pour réduire la pénibilité en entrepôt
-
14 novembre, 2024Automatiser son entrepôt pour répondre à la pénibilité et aux pénuries de main d’œuvre