Comment calculer le ROI d’un projet d’automatisation d’entrepôt ?

26 novembre, 2024

On ne va pas se le cacher : un projet d’automatisation d’entrepôt représente un gros investissement. Néanmoins, ses bénéfices peuvent être importants, très importants. Des bénéfices qui jouent dans la balance. Mais comment s’en assurer ? Alexis Laverdant, Senior Manager sur l’expertise Supply Chain au sein du cabinet de conseil en management indépendant Mews Partners, propose des clés pour calculer le plus concrètement possible le retour sur investissement (ROI) de son projet de mécanisation d’entrepôt.

« Le ROI d’une solution d’entrepôt automatisé est un calcul fondé sur des analyses très poussées, rappelle-t-il. Les coûts et les productivités doivent être définis par typologie de produits et par étape logistique dans l’entrepôt. » Prenez l’exemple des pièces détachées dans l’automobile. Sur les lignes logistiques, on trouve des pièces de petite, moyenne et grande taille. Le système d’automatisation intralogistique d’Exotec est plutôt destiné aux petites pièces, jusqu’à 30 kilos par bac au total. On ne peut donc pas mélanger les coûts de cette catégorie de produits avec ceux de robots consacrés aux caisses de voiture par exemple.

Avoir une base de calcul propre et se projeter dans le futur de l’entrepôt automatisé

« Cela permet de se doter d’une base de calcul propre, poursuit Alexis Laverdant. En phase d’étude, nous récupérons le compte d’exploitation de l’entrepôt, correspondant à la répartition des coûts en fonction des productivités : 0,20 € par pièce en réception, 0,25 € par pièce en préparation… L’objectif est d’établir un coût unitaire à chaque étape du processus logistique. » Une fois que les flux logistiques par typologie de produit sont identifiés, l’étape suivante consiste à projeter l’activité à l’horizon 5 ans a minima.

« Un projet d’automatisation d’entrepôt est long, révèle-t-il. Nous nous entretenons alors avec la direction générale de l’entreprise pour déterminer ses perspectives et sa stratégie d’évolution, pour obtenir un scénario de référence sans automatisation, sur les besoins de main d’œuvre et de surface d’entrepôt, ce qui nous conduit donc à un coût total théorique. »

Cette base de calcul et ses projections dans le futur permettent de définir le retour sur investissement de l’entrepôt automatisé, avec ses coûts d’investissement ou de maintenance, mais aussi avec ses bénéfices en termes de productivité par type de produit et étape, en général 4 à 5 fois plus importante qu’avec un opérateur humain. « On a ainsi tout le nécessaire pour réaliser une simulation ! »

Pour un ROI complet, d’autres factures à considérer

Il reste aussi à envisager d’autres coûts, au-delà de l’investissement dans l’équipement de robotisation d’entrepôt. Les travaux d’aménagement du bâtiment, par exemple pour sa reprise au sol, pour la protection incendie ou le câblage électrique… « Mais aussi les coûts de logiciels, d’interconnexion et toute la partie IT pour les développements informatiques, complète Alexis Laverdant. Sans oublier les coûts de projet, de consultation externe, d’un éventuel déménagement, de formation, de montée en charge… »

Il convient également de prendre en compte les coûts récurrents de la main d’œuvre, de maintenance, des pièces détachées, de consommation énergétique, des consommables (cartons, étiquettes…), de supervision de la solution d’entrepôt automatisé… Là aussi, il faut être en mesure de faire des projections à 5 ans.

Dernière étape : se rapprocher de la direction financière pour considérer le mode de financement du projet (fonds propres ou avec un prêt bancaire) et pour s’intégrer dans le modèle standard de calcul du taux de profit propre à l’entreprise et les coûts d’immobilisation des capitaux (WACC). « Avec toutes ces informations, on affine encore un peu mieux le calcul du ROI, au moins du côté des dépenses. »

Ne pas remplacer les humains, mais les aider et les fidéliser

Et du côté des bénéfices ? « Les gisements d’économie directe sont nombreux, notamment sur la qualité des commandes : moins de casse et d’erreur, meilleure précision des préparations des colis… Et les économies indirectes ne sont pas en reste. On peut par exemple sécuriser les stocks et profiter de remises de la part des fournisseurs, parce que les approvisionnements sont plus structurés. En transport, on est en mesure d’être plus dense dans les colis et le remplissage des camions avec les robots. En magasin, un tri plus efficace par une solution logistique autonome permet de faciliter et accélérer la mise en colis. Là aussi, c’est une source d’économie. »

Il existe par ailleurs une pléthore de gains non financiers que les entreprises peuvent prendre en compte parce qu’ils ont un impact réel sur la qualité de service. L’utilisation d’un système d’automatisation d’entrepôt permet ainsi de gagner en capacité, en volume, en puissance logistique.

Les entreprises gagnent également en attractivité, dans un contexte de forte tension sur les ressources en main d’œuvre dans la logistique. Pour un jeune talent, évoluer dans un entrepôt tout automatisé est plus attractif et les parcours de carrière sont plus intéressants que dans un entrepôt traditionnel, où les opérations se déroulent manuellement.

D’autant plus que les solutions d’entrepôt automatisé permettent d’avoir des postes plus ergonomiques, moins pénibles, avec des tapis antifatigue, des prises de colis à la bonne hauteur et la mise en place de rotation pour des activités plus variées. La grande crainte des opérateurs est d’être remplacés par des robots et renvoyés. « Je travaille pour la mise en place de solutions de mécanisation d’entrepôt depuis 10 ans, confie Alexis Laverdant. Dans la très grande majorité des cas, ces projets ont pour vocation d’absorber un flux d’activité supplémentaire à effectif constant. Nous constatons en plus une plus grande fidélité du personnel qui voit de réelles perspectives de développement de ses compétences. »

En considérant l’ensemble de ces éléments, il est possible de faire des estimations de ROI à coût complet. Les projets de moyenne envergure, d’un coût de 10 à 30 millions d’euros, auront un ROI de l’ordre de 6 à 8 ans. Les plus gros projets complexes, d’un coût dépassant 50 millions d’euros, auront un ROI jusqu’à 10 ans. « Si l’on ajoute les gains non financiers que nous venons d’évoquer, le bénéfice pour une entreprise est réel, conclut Alexis Laverdant. Mon conseil final : n’hésitez pas à vous faire accompagner. Un accompagnement par des experts à tous les niveaux (équipementier, conseil, informatique…), qui apporteront une solution facile à prendre en main et à exploiter, pérenne et évolutive. Vous éviterez ainsi les mauvaises surprises et profiterez au maximum des atouts de votre solution d’automatisation d’entrepôt ! »

Le système Skypod® d’Exotec® est un élégant système automatisé de stockage et de récupération (ASRS) qui utilise la robotique pour offrir les meilleures performances du marché tout en restant entièrement flexible aux besoins de nos clients. Il vous permet de suivre l’évolution constante des demandes de la supply chain et peut être déployé en quelques mois.

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